Suite à une étude de l’Advisory Group on Vehicle Emission Standards (AGVES) qui réclame des normes d’émission plus strictes, la Commission européenne, en particulier la direction générale Grow, projète d’introduire la norme Euro7/EuroVII en 2025. La Commission justifie cette proposition en se référant aux objectifs de l’European Green Deal qui vise la neutralité climatique en 2050.
Voici quelques éléments repris dans la proposition de la commission :
- Une réduction des limites de Nox fixée à 30 mg par kilomètre pour 2025 (Euro 7A) et ensuite à 10 mg par kilomètre (Euro 7B). La limite actuelle est de 80 mg pour le diesel et 60 mg pour l’essence.
- Une réduction des émissions de CO de -66% en 2025 (Euro7A) et ensuite de -90% (Euro7B)
- Un nouveau mode de calcul pour l’émission des particules PN (10 nm cut off).
- Les limites d’émission ne doivent plus être une moyenne lors d’un test (voir WLTP), mais doivent être respectées en toutes circonstances.
- L’introduction de limites de particules émises par les freins et les pneus.
- Une mesure des émissions pendant le déplacement du véhicule via les données OBCM (On board fuel consumption meter), une inspection périodique et le geofencing (autorisation de circuler selon des zones géographiques).
- La suppression des facteurs de conformités (pondération) lors du test Real Driving Emissions (RDE)
- Les limites doivent être respectées par un véhicule équipé d’un porte-bagages, d’un porte-vélos ou tractant une remorque.
- Les mesures doivent être effectuées dans plage de températures de -10 ° C to 40 ° C et à une altitude allant jusqu’à 1.000 ou 2.000 mètres, au lieu de 700 m.
- Les limites doivent être respectées durant une vie théorique du véhicule de 15 ans ou un kilométrage de 240.000 km au lieu de 160.000 km.
Pour Guido Savi, FEBIAC Luxembourg, ces limites ne sont pas réalistes et non atteignables par des développements techniques.
Depuis 2021, nous assistons à la généralisation de la norme Euro6d qui démontre d’excellents résultats en matière de réduction des émissions. La limite de NOX est passée de 873 mg (Euro 1) à 80 mg (Euro 6d) pour de diesel et de 437 mg (Euro1) à 60 mg (Euro 6d) pour l’essence, ce qui représente un progrès considérable. Et pour les particules, les limites sont les même pour les motorisations diesel et essence (PM 4,5mg, PM 6×1011))
En conclusion, Guido Savi confirme la position des constructeurs :
- Cette norme n’est pas réaliste techniquement
- Il faudrait laisser agir la norme Euro 6d au-delà de 2025
- Il faudrait éviter d’accabler davantage l’industrie automobile avec des coûts exorbitants de développement des moteurs thermiques alors qu’il serait plus cohérent de concentrer les efforts sur le développement de l’électrification
Source: Febiac Luxembourg