Essai Renault Clio 6 E-Tech 160 – La citadine qui a toujours tout d’une grande

Avec cette sixième génération, Renault fait évoluer sa Clio en profondeur. Plus moderne dans son design, plus complète dans sa dotation et plus aboutie sur le plan technique, la citadine se rapproche des standards des compactes tout en conservant la polyvalence et la maniabilité qui ont toujours caractérisé le modèle. L’objectif n’est pas de rompre avec l’existant, mais bien d’élever son niveau global pour répondre aux attentes actuelles d’une clientèle qui ne fait plus de compromis entre efficience, confort et technologie. 

Les premiers essais menés autour de Lisbonne confirment quele changement n’est pas uniquement cosmétique. La progression se ressent immédiatement, que ce soit dans l’agrément général, dans l’efficience de l’hybridation 160 ch revue en profondeur ou dans la manière dont l’ensemble gagne en cohérence. Clio 6 donne le sentiment d’avoir franchi un palier, celui d’une citadine qui offre désormais des sensations et un niveau d’équipements que l’on associe volontiers à une voiture de catégorie supérieure.

Un positionnement ambitieux

La nouvelle Clio s’inscrit dans une gamme Renault du segment B déjà très structurée. Aux côtés des Renault 5 et 4 E-Tech electric, qui portent une offre 100 % électrique, et du Captur qui répond aux attentes d’une clientèle recherchant une position de conduite surélevée, Clio 6 occupe une place centrale et joue la carte de la citadine hybride.

Le nouveau modèle se décline en quatre finitions :

  • Evolution
  • Evolution+
  • Techno
  • Esprit Alpine

Deux motorisations sont proposées au lancement :

  • Le TCe 115, un nouveau trois cylindres 1.2 turbo essence, disponible en boîte manuelle ou EDC à double embrayage
  • L’E-Tech full hybrid 160, qui devient le cœur de l’offre autant pour les particuliers que pour les flottes

Au Luxembourg, les tarifs démarrent à 18 324 € TVAC pour une Clio TCe 115 Evolution et à 22 771 € pour la première hybride E-Tech 160 Evolution. La finition techno E-Tech 160, proche de la configuration des essais de presse, se positionne à 25 720 €, tandis que l’Esprit Alpine E-Tech 160 culmine à 27 364 €.
Des prix en harmonie face aux concurrentes directes, comme la Peugeot 208 Hybrid 145 ch proposée à partir de 24 998 € TVAC en version Allure ou l’Opel Corsa Hybrid 145 ch qui démarre à 24 353 € TVAC en version GS.

Design : une Clio qui assume une identité plus marquée

Le design est sans doute l’élément le plus marquant de cette nouvelle génération. Là où Clio 5 s’inscrivait dans une continuité stylistique, Clio 6 change nettement de registre. Elle gagne 7 cm en longueur pour atteindre 4,12 m et s’élargit à 1,77 m, avec des voies augmentées de 2 cm à l’avant comme à l’arrière. Sur la route, cela se traduit par une présence plus affirmée, proche de celle d’un modèle de segment supérieur.

La face avant concentre l’essentiel de la rupture stylistique : une calandre désormais indépendante des projecteurs, une grille constellée de multiples petits losanges, des feux de jour en forme de losange scindé et des projecteurs LED intégrés dans un encadrement noir. L’ensemble offre un regard percutant et une signature lumineuse immédiatement identifiable. Quant au bouclier, il adopte de larges entrées d’air et intègre des volets actifs qui gèrent le flux pour optimiser l’aérodynamique.

Le profil reste fidèle à plusieurs codes historiques du modèle, notamment les poignées arrière intégrées et la lunette très inclinée. Les volumes évoluent toutefois, avec des épaules plus marquées, des arches de roues soulignées en noir et des jantes allant jusqu’à 18 pouces sur Esprit Alpine, des éléments qui renforcent visuellement le côté dynamique.

À l’arrière, les quatre feux adoptent un motif évoquant l’univers des sportives, au moins dans l’intention. Un traitement plus large et plus horizontal élargit visuellement la silhouette.

Sur le plan aérodynamique, le travail est réel : le Cx (coefficient de traînée) descend à 0,30, contre 0,35 auparavant. Les rétroviseurs redessinés, le fond plat, le spoiler et les optimisations autour des feux et du bouclier avant, avec volets actifs qui s’ouvrent ou se ferment selon les besoins de refroidissement, contribuent à réduire les perturbations d’air. Un bénéfice direct pour la consommation, mais aussi pour l’insonorisation à vitesse stabilisée.

Vie à bord avec modernisation numérique et montée en qualité perçue

L’habitacle évolue de manière plus mesurée, mais les changements sont tout de même significatifs. La Clio 6 adopte la nouvelle architecture numérique déjà vue sur Renault 5 et 4 E-Tech, avec deux écrans de 10,1 pouces (selon les versions), dont un entièrement dédié au conducteur. L’écran central est légèrement orienté vers le poste de conduite et repose sur le système OpenR Link avec Google intégré.

Ce système donne accès à Google Maps, Google Play et aux services connectés sans passer par un smartphone, avec 2 Go de données inclus par mois pendant trois ans. Une mise à jour qui se fera à distance apportera également Gemini, le nouvel assistant IA de Google, qui remplacera progressivement Google Assistant pour des interactions vocales plus naturelles. Une Clio à la dimension un peu geek, très aboutie dans son interface.

Les matériaux évoluent, en particulier sur les finitions supérieures. Tissu ou Alcantara sur la planche de bord selon la version, inserts décoratifs contrastés, éclairage d’ambiance personnalisable parmi 48 teintes qui se prolonge dans les contre-portes. La sellerie techno propose un effet 3D sur les tissus, tandis que l’Esprit Alpine ajoute un habillage plus spécifique. Là où certaines concurrentes privilégient des matériaux plus économiques, Clio renforce sa qualité perçue, surtout sur les finitions supérieures.

Côté pratique, la nouvelle console centrale peut accueillir un rangement fermé par un couvercle souple, plusieurs prises USB-C, une prise 12 V à l’arrière et un chargeur à induction selon la finition. À l’arrière, l’empattement légèrement revu et les dossiers avant évidés améliorent l’espace aux genoux et aux pieds. Les familles y trouveront un gain appréciable au quotidien, même si les grands gabarits toucheront plus vite leurs limites, comme souvent dans une citadine polyvalente. 

Le coffre reste un point fort, jusqu’à 391 litres selon la motorisation. Même si la version hybride perd quelques litres du fait de la batterie sous le plancher, elle ne descend qu’aux alentours des 310 l. Le seuil abaissé de 4 cm facilite le chargement au quotidien. Une attention qui fait plaisir.

Du côté des technologies, ADAS en nombre et connectivité avancée

Sur ce volet, Clio 6 se rapproche clairement des modèles de segment C. Jusqu’à 29 aides à la conduite peuvent être proposées selon les finitions. On retrouve le régulateur de vitesse adaptatif, l’assistant de maintien dans la voie, le freinage automatique d’urgence, le freinage en marche arrière, la détection de trafic arrière, l’alerte sortie sécurisée des occupants, la caméra 360° ou encore l’Active Driver Assist de dernière génération, capable d’adapter la vitesse en fonction des ronds-points, des courbes et du trafic sur les voies adjacentes.

Renault introduit également le bouton My Safety Switch, qui permet de rappeler par simple pression un profil d’ADAS personnalisé. Une manière de simplifier la vie des conducteurs qui trouvent certaines aides trop intrusives et veulent retrouver rapidement leurs réglages préférés. Une fonction particulièrement pratique et bien pensée.

La sécurité active s’enrichit aussi d’outils comme Safety Score et Safety Coach, qui analysent les données de conduite pour proposer des conseils personnalisés, et d’un système de surveillance de vigilance du conducteur via caméra intérieure, conforme aux nouvelles normes européennes GSR (General Safety Regulation).

Côté multimédia, OpenR Link reste compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, y compris en sans-fil. Une sono Harman Kardon de 410 W est disponible en option, avec plusieurs profils sonores développés en partenariat avec Jean-Michel Jarre.

Voyons les motorisations

Un nouveau 1.8 qui change l’équation

La grande nouveauté technique concerne la motorisationE-Tech full hybrid 160. Elle repose désormais sur un moteur thermique 1.8 à injection directe, associé à deux moteurs électriques et à une boîte de vitesses multimode à crabots, sans embrayage, combinant plusieurs rapports dédiés respectivement aux moteurs électriques et au thermique.
Intéressant ? Oui, car par rapport à l’ancienne Clio hybride de 145 ch, la puissance totale augmente de 15 ch et le couple augmente de 22 Nm. La batterie gagne également en capacité, passant de 1,2 à 1,4 kWh.
Résultat : un 0 à 100 km/h annoncé en 8,3 s, une consommation homologuée de 3,9 l/100 km et des émissions de CO₂ à partir de 89 g/km. Renault annonce jusqu’à 80 % du temps de roulage en mode électrique en milieu urbain et une autonomie totale pouvant atteindre 1 000 km.


En entrée de gamme, le TCe 115

Il inaugure un nouveau trois cylindres 1.2 dérivé du bloc thermique de l’hybride 200 ch déjà vu sur Austral, Espace ou Rafale. Il développe 115 ch, avec un 0 à 100 km/h en 10,1 s et une consommation autour de 5 l/100 km, disponible en boîte manuelle ou en EDC à double embrayage.

Sur la route

Le parcours lisboète offre un essai complet avec autoroutes, centre urbain, routes côtières, et ce qui surprend directement, c’est une hybridation bien maîtrisée.

Les premiers tours de roues de la Clio 6 E-Tech 160 mettent en avant un comportement routier nettement plus rigoureux que celui de la génération précédente. Ce n’est pas surprenant puisque le châssis profite du centre de gravité abaissé, les voies sont élargies et le travail aérodynamique offre une stabilité qui rapproche davantage la voiture d’une compacte que d’une citadine traditionnelle.

La direction apparaît plus directe, avec moins de tours de volant entre butées, et participe à ce sentiment de précision. Dans les enchaînements de virages, la Clio reste bien tenue, avec très peu de roulis et une capacité à garder la trajectoire qui inspire confiance. Ce caractère plus posé se ressent aussi sur autoroute, où la voiture donne l’impression d’être plus plantée qu’auparavant.

En contrepartie, les suspensions peuvent apparaître légèrement plus fermes, surtout à basse vitesse ou sur chaussée dégradée. Le réglage privilégie clairement l’efficacité et la maîtrise des mouvements de caisse. Un parti pris justifié surtout que les sièges, revus avec un maintien latéral renforcé, contribuent à un bon ressenti dynamique en conduite soutenue.

Focus sur l’essai en E-Tech full hybrid 160

La coopération entre thermique et électrique gagne en fluidité. Le moteur électrique prend souvent la main en ville, avec des départs et des relances en douceur tant que l’on reste sur des sollicitations modérées. Les passages d’un mode à l’autre (100 % électrique – hybride – E-Drive – récupération) sont généralement bien amortis. La boîte multimode gère aussi les transitions de manière plus fluide que par le passé, aidée par le nombre plus élevé de combinaisons disponibles.

En conduite plus dynamique, le moteur thermique se fait davantage entendre lors des fortes accélérations, avec un régime qui peut paraître élevé par rapport à la vitesse instantanée. La gestion électronique limite cependant cette sensation et les phases de montée en régime restent globalement brèves. Dans l’ensemble, l’agrément progresse et le compromis puissance-efficience est convaincant pour une citadine polyvalente de 160 ch.

Sur le plan de la consommation, les mesures réalisées sur les boucles d’essai tournent autour de 4,8 l/100 km sur des parcours mixtes mêlant autoroute, routes vallonnées et agglomération, ce qui reste très proche des valeurs basses du segment et en ligne avec les 3,9 l annoncés en cycle normalisé. D’autres parcours plus variés (et plus sollicitants) aboutissent à environ 5,2 l/100 km.

Modes de conduite et confort d’usage

Le système Multi-Sense propose plusieurs modes, mais c’est surtoutle nouveau mode Smart qui retient l’attention. Il adapte automatiquement le comportement de la voiture selon la conduite, en basculant d’un réglage plus économique à un réglage plus dynamique lorsque les sollicitations augmentent. Lors de l’essai, ce système a montré un fonctionnement généralement pertinent, même si certaines situations nécessitent parfois d’accentuer les commandes pour déclencher une transition nette vers un mode plus réactif.

L’insonorisation profite du travail aérodynamique et des efforts réalisés sur le bruit de roulement. À vitesse stabilisée, le niveau sonore est maîtrisé pour le segment. En revanche, lors de fortes accélérations, le moteur se fait trop présent, comme souvent sur les hybrides à boîte multimode. Mais de manière générale, la Clio offre un bon niveau de confort, ce qui contribue à une expérience de conduite agréable.

Quel est le bilan de cette Clio qui franchit un nouveau cap ?

Avec cette sixième génération, Clio change clairement d’échelle. Plus grande, plus affirmée dans son style, nettement plus technologique, elle se rapproche sur de nombreux points de modèles de segment C tout en conservant la compacité et la polyvalence d’une citadine. Son slogan, à jamais dans nos mémoires, est donc toujours bien d’actualité : « Elle a tout d’une grande ».

Le travail sur l’hybridation, l’aérodynamique et les aides à la conduite lui permet de proposer un ensemble très homogène : performances correctes, consommation très contenue, châssis précis, niveau d’équipement en nette hausse.

Le confort de suspension, plutôt ferme, et le caractère marqué du design ne feront peut-être pas l’unanimité, mais n’enlèvent rien à la cohérence de l’ensemble.
 
Les conducteurs qui cherchent une petite polyvalente bien équipée, efficiente, connectée et capable d’enchaîner les kilomètres avec sérieux, trouveront en cette Clio 6 E-Tech 160 l’une des propositions les plus abouties de son segment.

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